Etape 5 Le château de Saône.

Publié le par Hugues de Saint Martin

Samedi 3 mai.

Départ pour Lattaquié et le château de Saône.
Sur le chemin de la gare routière, je m'achète une sorte de croissant que je machouille sans grand enthousiasme.

Lattaquié.

Commençons par le pire, ma chambre. C'est vraiment pas un palais des mille et une nuit, mais elle a au moins l'avantage de ne pas être chère (600 £ syrienne), et le patron, un grand amateur de Tintin est vraiment sympa, et me donne plein de conseils  pour me rendre au château de Saône.































































Me voilà donc parti.

La gare des microbus de Lattaquié, pour me rendre jusqu'au village d'Al-Haffeh, puis taxi jusqu'au château.




















Le château de Saône ou qalaat al Sahyoun ou même encore qalaat Salah al Din.

Bâtie sur une crète rocheuse de plus de 700 mètres de long entre deux ravins, cette importante citadelle contrôlait les voies d'accès entre la plaine de l'Oronte et la côte par le col de Bdama.
Phénicienne, puis byzantine, elle fut prise lors des invasions arabes au VIIe siècle, les Byzantins la reprennent au Xe siècle et y bâtissent une ville.
Ils l'entourent déjà de trois enceintes succesives et commencent à creuser le fossé sur son flanc non protégé.
Prise par les Francs aux alentours de 1119 elle est donnée à la famille des Puylaurens.
Les Francs finissent de creuser le fossé qui atteindra 28 mètres de profondeur, 15 de large et 156 de longueur.
Le château appartiendra un temps à la famille de Saône d'ou provient son nom, le nom de qalaat Salah al Din ne lui serat donné qu'en 1957 par ordre du gouvernement Syrien.
Ce château, le plus grand bâti par les Croisés, ne fut jamais confié à un ordre majeur. Aprés la bataille de Hattin, qui vit le massacre de la chevalerie franque, Saladin s'en empara en 1188 aprés seulement quelques jours de combat. S'en suivit une succession d'occupations arabes jusqu'à son abandon.






Une vue de l'arrière du site, en fait la basse cour.
C'est par là que sont passées les troupes de Saladin pour prendre le château, les murs étant beaucoups moins hauts et épais.

(Vue depuis la caféteria de l'autre côté de la vallée.)












L'aiguille de pierre qui supportait le pont levis (1) (10). 
Regardez bien à sa base sur la gauche, on voit la silhouette d'un homme appuyé contre, ça vous donnera une idée de la taille de l'aiguille.
L'arrivé au château se fait par cette route, et aux détour d'un virage la première chose que l'on voit est cette aiguille. On est d'emblé saisi par sa taille et immédiatement aprés, par celle du fossé, bien que le terme de ravin convienne mieux à mon avis.





















La tour sud-est et la tour rectangulaire (5), remarquez que le fossé suit les contours des fortifications.

























































La tour porte (2)

































La mosquée (3) avec son minaret carré, batie en 1188 par Saladin. Le palais Ayyubid (12), et le hammam (13), avec en arrière plan la citadelle byzantine.


















Le donjon (8)

























Le pilier de la salle haute du donjon. Pour vous donner une petite idée de sa taille, chaque pierre fait environ 80 cm d'épaisseur, et presque 2 mètres de long.
Le pilier de la salle du rez de chaussée, fait environ quatre fois la hauteur de celui-ci.













L'intérieur de l'enceinte franque, avec au fond l'entrée des écuries.






















Les écuries, ou salle des piliers (7)
























L'extérieur de l'enceinte franque.
























Une vue du haut du donjon.
























Et une autre vue du haut du donjon, en dessous ce sont les écuries.






















Je suis resté près d'une demi heure assis à comtempler ce paysage. J'étais au niveau du N° 17 (sur le plan), et ce que vous voyez au centre c'est la chapelle de la basse cour.

Cet endroit était vraiment trés calme et reposant, et je dois dire que j'ai eu un peu de mal à en partir.










Mais bon il faut bien se faire une raison, et retourner à l'hotel. Je décide de faire le chemin du retour vers la petite ville d'Al-haffeh à pied.

Le plus dur est de faire la descente dans le fond de la vallée, et ensuite de remonter. Mais la visite du château m'a gonfler à bloc et puis j'ai envie marcher.

En fin de compte ce n'était pas si dur.
Une fois de l'autre côté j'ai pris un thé à la caféteria d'où on a une vue superbe sur le château (photo 1), et je me suis imprégné du paysage.

J'ai repris ma marche doucement, en savourant toute les sensations qui s'offraient à moi, comme les bruits le souffle du vent, le parfum des figuiers ...

Et là, un vieux monsieur sur une petite moto s'arréte à côté de moi, et me propose de m'amener moyennant la somme de 25 £ syrienne.

Bien entendu j'ai tout de suite accepté. Non pas pour ne plus avoir à marcher, mais parce que je trouvais tout simplement génial que ce monsieur s'arrête là comme ça et me propose de me ramener. Et puis eh 25 £ ...

J'ai donc fini le voyage de retour vers Al-Haffeh à l'arriére d'une petite moto conduite par un vieux monsieur fort sympathique.

Une fois arrivé, je lui demande son prénom (que j'ai malheureusement oublié), la main sur le coeur, je le remercie donc en l'appelant par son prénom, et je lui donne ces 25 £.
J'ai senti à ce moment là comme un courant passer entre nous, et j'ai cru lire dans ses yeux le remord de me prendre 25 £. Un peu comme si mon geste (fort simple au demeurant) l'avait intimement touché.
Nous nous sommes quittés sur une chaleureuse poignée de main et un grand sourire, et je suis reparti vers Lattaquié le coeur débordant de bonheur.

Petite promenade nocturne dans les rues de Lattaquié, où comme à Tartous l'ambiance est fortement occidentalisée, on se croirait presque sur la côte d'azur.

Prochaine étape Alep.


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